PubliĂ© le mercredi 22 mai 2013 Ă 07h35 arnaud montebourg veut ouvrir le dĂ©bat contre l'austĂ©ritĂ© en europe Les 27 chefs d'Etat et de gouvernement vont tenter de coordonner leur action. Il y a toujours des rĂ©ticences dans certains pays. France Inter rĂ©vĂšle que 2 cadres de la filiale française de la banque suisse UBS soupçonnĂ©s d'avoir favorisĂ© l'Ă©vasion fiscale de leurs clients sont en garde Ă vue. Deux juges d'instruction du pĂŽle financier de Paris sont saisis depuis un an pour dĂ©marchage bancaire illicite et blanchiment de fraude fiscale. La perspective d'une mise en examen de la banque elle-mĂȘme comme personne morale se rapproche. Les explications de Sara Ghibaudo Mille milliards dans la nature En pĂ©riode d'austĂ©ritĂ© pour les Ă©tats europĂ©ens, la nĂ©cĂ©ssitĂ© de rĂ©cupĂ©rer les sommes qui disparaissent dans les paradis fiscaux parait Ă©vidente. Pourtant, de forts points de dĂ©saccord persistente entre les diffĂ©rents gouvernements de l'UE. L'analyse de Florent Guyotat P sommet ue Ă©vasion fiscale 1 min France Inter L'ile anglo-normande de Jersey fait figure de paradis fiscal au sein mĂȘme de l'Union EuropĂ©enne. Reportage de Franck Mathevon Ă Jersey
Frontanti-Macron contre front rĂ©publicain, dernier jour de campagne dans une France divisĂ©e 2 Connectez-vous pour conserver cet article et le lire plus tard.VousĂȘtes des milliers Ă regarder Vive l'Europe Ă chaque sortie. Suivez ce lien pour faire partie des contributeurs et aider l'Ă©mission : https://vive-europe
Il y a tout pile un an, lâAtlas du Français de nos RĂ©gions Ă©ditions Armand Colin Ă©tait disponible dans toutes les bonnes librairies. Pour fĂȘter cet anniversaire, jâai eu envie de rĂ©diger un billet que les internautes rĂ©clamaient depuis longtemps, qui porte sur les dĂ©nominations du rĂ©cipient, en verre, en mĂ©tal ou en terre cuite, que lâon utilise pour servir de lâeau Ă table. Dans lâune des prĂ©cĂ©dentes Ă©ditions du sondage Quel français rĂ©gional parlez-vous? » la 7e de la sĂ©rie principale, jâavais introduit la question suivante En famille ou Ă la cantine de lâĂ©cole, comment appelez-vous le rĂ©cipient ayant pour fonction de servir de lâeau? » Quel français rĂ©gional parlez-vous? Câest le nom dâune sĂ©rie de sondages linguistiques, auxquels nous invitons les lecteurs de ce blog Ă participer. Les cartes qui y sont prĂ©sentĂ©es sont en effet rĂ©alisĂ©es Ă partir de sondages. Plus les internautes sont nombreux Ă participer, plus les rĂ©sultats sont fiables. Pour nous aider, câest trĂšs simple il suffit dâĂȘtre connectĂ© Ă Internet, et de parler français. Pour le reste, câest gratuit et anonyme. Vous avez grandi en France, en Suisse ou en Belgique, cliquez ici; si vous ĂȘtes originaire du Canada francophone, câest par lĂ . La question Ă©tait accompagnĂ©e de lâimage dâun pot en verre, et suivie de la liste de choix de rĂ©ponses ci-aprĂšs un broc un broc dâeau [prononcĂ© brodo] un broc dâeau [prononcĂ© broKdo] un broc Ă eau une carafe une cruche un pichet un pot dâeau autre prĂ©cisez Sur la base des codes postaux des localitĂ©s dans lesquelles les participants au sondage plus de ont indiquĂ© avoir passĂ© la plus grande partie de leur jeunesse, nous avons comptabilisĂ©, pour chaque arrondissement de France et de Belgique, de mĂȘme que pour chaque district de Suisse romande, le pourcentage de chacune des rĂ©ponses possibles. Nous avons ensuite utilisĂ© des mĂ©thodes dâinterpolation spatiale pour obtenir une surface lisse et continue du territoire. Lire aussi >> Variations sur les dĂ©nominations du kebab Quelques dĂ©finitions Les rĂ©sultats nous ont pour ainsi dire surpris on ne sâattendait pas Ă observer des aires dâemploi si compactes et si bien dĂ©limitĂ©es, compte tenu du fait que les mots proposĂ©s appartiennent tous au français commun ». Dans le TLFi, aucune des variantes en prĂ©sence nâest marquĂ©e comme rĂ©gionale ». Les linguistes appellent rĂ©gionalismes de frĂ©quence ces expressions qui appartiennent au français commun que tout le monde connaĂźt, et que tous les dictionnaires mentionnent sans marque diatopique, mais dont la frĂ©quence dâemploi est plus Ă©levĂ©e dans certaines rĂ©gions. Les dĂ©finitions quâon en trouve sont, cela dit, toutes assez proches un pichet est un rĂ©cipient de petite taille, de terre ou de mĂ©tal, de forme galbĂ©e avec un collet Ă©troit oĂč sâattache une anse, utilisĂ© pour servir une boisson »; Ă lâentrĂ©e broc, la dĂ©finition change Ă peine rĂ©cipient Ă anse, de taille variable, le plus souvent en mĂ©tal, avec un bec Ă©vasĂ©, utilisĂ© pour la boisson ou pour transporter des liquides ». La dĂ©finition de cruche nâest guĂšre diffĂ©rente non plus vase Ă large panse, Ă anse et Ă bec, destinĂ© Ă contenir des liquides ». Si le rĂ©cipient a un col Ă©troit et ne possĂšde pas dâanse, on lâappelle carafe bouteille en verre ou en cristal Ă base large et col Ă©troit que lâon remplit dâeau, de vin ou de liqueurs ». Enfin, le mot pot est le plus sous-spĂ©cifiĂ© de tous les termes en prĂ©sence rĂ©cipient Ă usage domestique, de forme, de matiĂšre et de capacitĂ© variables, servant Ă contenir diverses substances, trĂšs souvent des liquides et des ingrĂ©dients plus ou moins solides ». pichet Dans notre sondage, les internautes utilisant le mot pichet sont clairement majoritaires cette rĂ©ponse a Ă©tĂ© cochĂ©e plus de fois. Sur le plan gĂ©ographique, ils sâagit de participants surtout originaires de la moitiĂ© ouest de la France, bien que le mot soit Ă©galement employĂ© dans le Nord-Pas-de-Calais. Fig. 1 VitalitĂ© et aire dâextension du mot pichet dâaprĂšs les enquĂȘtes Français de nos RĂ©gions 7e Ă©dition. Les traits Ă©pais dĂ©limitent les frontiĂšres entre la France et la Belgique dâune part, entre la France et la Suisse dâautre part. La rĂ©partition que lâon observe sur notre carte est cohĂ©rente avec lâĂ©tymologie du mot, que lâon trouve utilisĂ© originellement dans les dialectes de Normandie, du Centre et de lâOuest de la France FEW. Ă lâopposĂ©, on observe sur un petit quart nord-est, qui englobe la Belgique, de mĂȘme que dans le dĂ©partement de la Seine-Maritime, une majoritĂ© de participants ayant indiquĂ© employer le mot cruche pour dĂ©signer ce rĂ©cipient. Fig. 2 VitalitĂ© et aire dâextension du mot cruche dâaprĂšs les enquĂȘtes Français de nos RĂ©gions 7e Ă©dition. Les traits Ă©pais dĂ©limitent les frontiĂšres entre la France et la Belgique dâune part, entre la France et la Suisse dâautre part. LâĂ©tymologie germanique du mot cruche, dĂ©jĂ attestĂ© en ancien français TLFi, ne nous aide pas vraiment Ă comprendre les raisons dâĂȘtre dâune telle aire. broc, broc dâeau, broc Ă eau Sur cette troisiĂšme carte, nous avons regroupĂ© les variantes impliquant le mot broc, Ă savoir broc, broc Ă eau et broc dâeau prononcĂ© [brodo]. Fig. 3 VitalitĂ© et aire dâextension des variantes broc, broc Ă eau et broc dâeau prononcĂ© [brodo] dâaprĂšs les enquĂȘtes Français de nos RĂ©gions 7e Ă©dition. Les traits Ă©pais dĂ©limitent les frontiĂšres entre la France et la Belgique dâune part, entre la France et la Suisse dâautre part. On peut voir que lâaire de broc est coincĂ©e, dans la partie septentrionale de la France, entre lâaire de pichet et celle de cruche. Elle forme comme une espĂšce de tache dâhuile autour de lâĂle-de-France, remontant jusquâĂ la Somme et redescendant jusquâau Puy-de-DĂŽme en passant par le Cher. Pour filer la mĂ©taphore, on pourrait mĂȘme dire quâune goutte sâest Ă©chappĂ©e de cette tache dans le Var. pot dâeau vs pot Ă eau Les deux cartes ci-dessous permettent de rendre compte de la vitalitĂ© et de lâaire dâextension des variantes pot et pot dâeau Ă gauche, et pot Ă eau prononcĂ© [potĂąo] Ă droite. La forme pot Ă eau ne figurait pas dans les choix de rĂ©ponses, mais elle a Ă©tĂ© suggĂ©rĂ©e tellement de fois dans la case autre prĂ©cisez » quâil nous a Ă©tĂ© permis dâen donner une reprĂ©sentation sous forme de carte Fig. 4 VitalitĂ© et aire dâextension des variantes pot et pot-dâeau Ă gauche, et du tour pot-Ă -eau prononcĂ© [potĂąo] Ă droite, dâaprĂšs les enquĂȘtes Français de nos RĂ©gions 7e Ă©dition. Les traits Ă©pais dĂ©limitent les frontiĂšres entre la France et la Belgique dâune part, entre la France et la Suisse dâautre part. On peut voir que les variantes pot et pot dâeau sont surtout employĂ©es dans une rĂ©gion dont le cĆur est Lyon, et dont les frontiĂšres recoupent, Ă quelques kilomĂštres prĂšs, lâaire dialectale du francoprovençal ce qui ne veut pas dire pour autant que le mot vienne de cette famille de parlers. Lire aussi >> Survivances des parlers francoprovençaux en français, Ă©pisode 1 les animaux Quant Ă la forme pot Ă eau, câest dans une rĂ©gion moins large, autour des villes de Privas en ArdĂšche et Valence dans la DrĂŽme, que lâon a le plus de chances de lâentendre. carafe Enfin, notre sixiĂšme carte rend compte de la vitalitĂ© de la forme carafe. On peut voir que le mot est connu partout les zones vertes sont les zones oĂč les pourcentages sont les plus faibles, mais ils ne sont jamais nuls. Fig. 5 VitalitĂ© et aire dâextension du mot carafe dâaprĂšs les enquĂȘtes Français de nos RĂ©gions 7e Ă©dition. Les traits Ă©pais dĂ©limitent les frontiĂšres entre la France et la Belgique dâune part, entre la France et la Suisse dâautre part. Si lâon y regarde de plus prĂšs, on devine aisĂ©ment que câest dans le sud de la Gascogne et dans les la partie la plus occidentale du Languedoc que le mot carafe cumule des pourcentages approchant les 100%, ce qui suggĂšre que dans cette rĂ©gion, contrairement au reste du territoire, on nâutilise guĂšre dâautres mots pour dĂ©signer le rĂ©cipient de table quâon utilise pour servir de lâeau. Si on devait conclure En guise de synthĂšse, nous avons rĂ©alisĂ© la carte suivante Fig. 6 Les principales dĂ©nominations du rĂ©cipient destinĂ© Ă contenir de lâeau Ă table dâaprĂšs les enquĂȘtes Français de nos RĂ©gions 7e Ă©dition en français. Les traits Ă©pais dĂ©limitent les frontiĂšres entre la France et la Belgique dâune part, entre la France et la Suisse dâautre part. Cette derniĂšre carte doit ĂȘtre interprĂ©tĂ©e avec prudence, et Ă la lumiĂšre de ce qui prĂ©cĂšde on a vu que, presque partout, dâautres variantes Ă©taient utilisĂ©es. De fait, la carte rend simplement compte des rĂ©gions oĂč lâon a observĂ© les pourcentages les plus Ă©levĂ©s pour chaque item proposĂ© dans le questionnaire. Les donnĂ©es dialectales de lâALF rĂ©coltĂ©es par E. Edmont et Ă©ditĂ©es par J. GilliĂ©ron ne permettent pas de documenter la situation dans les dialectes galloromans parlĂ©s vers la fin du XIXe s. Le questionnaire comprenait les mots pot » carte 1065 et cruche » carte 1526. Le sens exact du mot pot » nâa pas Ă©tĂ© prĂ©cisĂ© dans lâenquĂȘte dialectale ; quant au mot cruche », il est fortement polysĂ©mique, comme le rĂ©vĂšlent les rĂ©ponses des tĂ©moins qui donnent des noms diffĂ©rents Ă lâobjet selon quâil soit en bois ou en terre, avec ou sans bec, avec une ou deux anses, etc.. Il aurait fallu que la question porte sur les dĂ©nominations du pot dâeau que lâon utilise Ă table pour que les donnĂ©es soient comparables. Sur le plan diachronique, notre derniĂšre carte laisse penser que certaines des aires aujourdâhui sĂ©parĂ©es ne lâont pas toujours Ă©tĂ©. Lâaire de cruche dans le dĂ©partement de la Seine-Maritime a dĂ» ĂȘtre naguĂšre connectĂ©e Ă celle du nord-ouest, comme lâaire de broc dâeau qui a du naguĂšre ĂȘtre continue. Ce billet vous a plu? Alors nâhĂ©sitez pas Ă le partager sur les rĂ©seaux sociaux profitez-en aussi pour vous abonner Ă notre page Facebook si vous ne voulez manquer aucune info en rapport avec le projet; on est aussi sur Instagram et Twitter. NâhĂ©sitez pas non plus Ă participer Ă lâune de nos enquĂȘtes sur le français rĂ©gional. Ăa ne prend que dix minutes Ă tout casser, ça se fait depuis chez soi sur son ordinateur, son tĂ©lĂ©phone ou sa tablette, anonymement, et ça nous aide beaucoup! Les cartes que nous prĂ©sentons ne peuvent ĂȘtre fiables que si elles se basent sur les rĂ©ponses de milliers de participants.| ĐÖŃĐ»ĐŸ ŃŐž ĐžĐŒÖб᧠| ĐŃŃŃŃá ŃŃĐŸĐČŃŃ | РαáĐžŃοбÎč ÎŽĐ”ĐșŃÎż | ĐŁĐșĐžŐŽŐ áДзէŃОг ÖлД |
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La France divisĂ©e contre elle-mĂȘme. La France nâest pas seulement en dĂ©clin elle est aussi en pleine sa puissance diminue, son essence sâaltĂšre Ă une vitesse plus grande siĂšcles dâanthropocentrisme ont greffĂ© en son sein une autre nation, qui la phagocyte et tente de se substituer Ă elle lâAntifrance, autrement nommĂ©e RĂ©publique des LumiĂšres. Fiche produit Nombre de pages 312 Ăpaisseur 23 mm Largeur 150 Hauteur 210 Auteur Avocat au barreau de Paris, imbibĂ© de littĂ©rature et dâhistoire, Adrien Abauzit publie aux Ă©ditions Altitude son premier essai, La France divisĂ©e contre elle-mĂȘme. Il vient dâachever son dernier livre Lâaffaire Dreyfus â Entre farces et grosses ficelles. VidĂ©o
VivelâEurope : Adrien Abauzit et son livre, La France divisĂ©e contre elle-mĂȘme (aoĂ»t 2017) Ajouter Ă ma liste. 9 aoĂ»t 2017 ; 1:45:58; VidĂ©o; Vive l'Europe; Vous ĂȘtes des milliers Ă regarder Vive lâEurope Ă chaque sortie. Suivez ce
Le 15 janvier 1790, Ă Paris, l'AssemblĂ©e constituante Ă©tablit la carte des dĂ©partements français et fixe leur nombre Ă 83. Ce nouvel Ă©chelon administratif et dĂ©mocratique sera appelĂ© Ă un vif succĂšs mĂȘme si des voix s'Ă©lĂšvent aujourd'hui pour rĂ©clamer sa suppression note. Confusion administrative Les dĂ©putĂ©s veulent mettre fin Ă la confusion administrative hĂ©ritĂ©e d'un millĂ©naire d'Histoire. Ils envisagent d'abord de crĂ©er des circonscriptions gĂ©omĂ©triques, Ă l'image des Ătats amĂ©ricains. Le sage Mirabeau s'y oppose avec vĂ©hĂ©mence Je demande une division qui ne paraisse pas, en quelque sorte, une trop grande nouveautĂ©; qui, si j'ose le dire, permette de composer avec les prĂ©jugĂ©s et mĂȘme avec les erreurs, qui soit Ă©galement dĂ©sirĂ©e par toutes les provinces et fondĂ©e sur des rapports dĂ©jĂ connus.» Les nouvelles divisions sont baptisĂ©es dĂ©partements», d'un vieux mot français qui appartient au vocabulaire administratif depuis le roi François 1er. Leurs limites respectent les anciennes provinces. C'est ainsi que la Bretagne et la Normandie sont divisĂ©es en cinq dĂ©partements chacune. Leur taille est telle que chaque citoyen puisse accĂ©der Ă son chef-lieu en une journĂ©e de cheval au maximum cette image traduit pour nos ancĂȘtres le principe de proximitĂ© comme nous dirions aujourd'hui, Ă une Ă©poque oĂč tout va plus vite, que l'on doit pouvoir se rendre au chef-lieu et en revenir en une demi-journĂ©e de voiture. Sans le savoir, les dĂ©putĂ©s recrĂ©ent de la sorte les anciens pays... de la Gaule d'avant les Romains. De nombreux chefs-lieux rappellent en effet les tribus gauloises locales. Amiens Ă©voque les Ambiens, Beauvais les Bellovaques, Cahors les Cadurques, Nantes les NamnĂštes, Paris les Parisii, Poitiers les Pictones, Reims les RĂšmes, Soissons les Suessiones, Vannes les VĂ©nĂštes... Ainsi le dĂ©partement est-il la circonscription la mieux enracinĂ©e dans l'Histoire de France, en concurrence avec la commune, hĂ©ritiĂšre des anciennes paroisses. Le dĂ©partement, un Ă©chelon sentimental et vital Au fond d'eux-mĂȘmes, les Français restent trĂšs attachĂ©s Ă cette circonscription hĂ©ritĂ©e de la RĂ©volution. Elle demeure la principale circonscription de rĂ©fĂ©rence administrations de proximitĂ©, plaques minĂ©ralogiques, statistiques.... GrĂące Ă elle se maintient tant bien que mal le vieux maillage urbain et rural face Ă la croissance dĂ©bridĂ©e de quelques mĂ©tropoles rĂ©gionales. Les citoyens ont besoin de se raccrocher Ă une Ă©chelle de territoire oĂč ils peuvent avoir l'impression de contrĂŽler les organes de dĂ©cision. Une Ă©chelle de solidaritĂ©. D'une certaine façon, cela explique la rĂ©ussite administrative et psychologique des dĂ©partements, qui bĂ©nĂ©ficient d'un attachement de leurs habitants d'autant plus grand Ă l'heure de la mondialisation », note Michel Collardelle, directeur du musĂ©e des civilisations de l'Europe et de la MĂ©diterranĂ©e Mucem, spĂ©cialiste des patrimoines culturels locaux. Et puis regardez ce qui se passe en Seine-Saint-Denis, oĂč les jeunes ne disent mĂȘme plus qu'ils habitent le 93 mais le neuf-trois. C'est un phĂ©nomĂšne extraordinaire. Ne se sentant pas reconnus par la sociĂ©tĂ©, ils se sont inventĂ© une identitĂ© Ă partir de leur dĂ©partement pour exister en tant qu'individus », insiste-t-il Des dĂ©partements protestent contre la rĂ©forme des plaques d'immatriculation », La Croix, 28 janvier 2008, page 5. PubliĂ© ou mis Ă jour le 2022-01-17 142309
Lafrance divisĂ©e contre elle-mĂȘme aux Ă©ditions Altitude editions. La France n'est pas seulement en dĂ©clin : elle est aussi en pleine dĂ©composition. Si sa puissance diminue, son essence s'altĂšre Ă une vitesse plus grande encore Article rĂ©servĂ© aux abonnĂ©s Votre livre s'ouvre sur la scĂšne suivante vous assistez, avec le premier ministre, Ă l'intervention du prĂ©sident de la RĂ©publique, le 14 juillet 2001. On sent, dans le paragraphe qui suit, votre colĂšre contre le contenu de cette intervention. Ce livre est-il nĂ© de votre exaspĂ©ration envers Jacques Chirac ? - Non. Je ne suis pas de tempĂ©rament colĂ©reux et je ne me dĂ©partis jamais du respect que je dois Ă la personne et Ă la fonction. J'envisageais depuis longtemps de consigner des rĂ©flexions et des souvenirs. DĂ©jĂ quelques semaines auparavant, je m'Ă©tais convaincu de faire part de mon expĂ©rience Ă un moment oĂč elle pouvait ĂȘtre utile au dĂ©bat public, donc nĂ©cessairement avant d'avoir quittĂ© l'HĂŽtel Matignon. Cette scĂšne d'ouverture, entrĂ©e en matiĂšre concrĂšte sur un moment fort de notre vie politique qui fait prĂ©valoir ouvertement l'affrontement sur la conciliation, s'est ensuite imposĂ©e Ă moi comme un Ă©clairage cru d'un des thĂšmes de rĂ©flexion essentiels du livre, le caractĂšre artificiel d'une cohabitation vĂ©cue dans la contradiction d'ordinaire tranquille dans sa version officielle comme elle doit l'ĂȘtre vis-Ă -vis de l'extĂ©rieur, tendue et Ă beaucoup d'Ă©gards perturbante comme elle est en rĂ©alitĂ©. - Pourquoi avoir choisi le je», inhabituel chez un haut fonctionnaire, a fortiori dans la fonction que vous occupez ? - J'ai pensĂ© qu'Ă partir du moment oĂč je choisissais de mĂȘler certains rĂ©cits qui illustrent la mĂ©thode du gouvernement, sa pratique politique, et des considĂ©rations que j'avais ressenties personnellement, il me semblait juste de les revendiquer pour telles. J'ajoute qu'Ă la diffĂ©rence d'un livre de souvenirs conçu pour l'historien, j'ai vĂ©cu cet ouvrage comme un livre Ă l'intention du citoyen d'aujourd'hui, auquel, au-delĂ de mes fonctions, je propose mon tĂ©moignage. - C'est aussi, de votre part, une revendication d'autonomie Ă l'Ă©gard de Lionel Jospin ? - Je n'ai pas besoin de revendiquer mon autonomie intellectuelle vis-Ă -vis du premier ministre, car il sait qu'elle est entiĂšre. L'indĂ©pendance d'esprit est la condition d'une relation saine, authentique et confiante. Ce n'est pas par rapport Ă lui que j'ai Ă©crit ce livre. Mais il est vrai que j'ai pensĂ© Ă lui, dans la mesure oĂč je pouvais exprimer certaines choses qu'il aurait pu lui paraĂźtre difficile ou inopportun d'exposer au mĂȘme moment et dans les mĂȘmes termes. - A-t-il Ă©tĂ© le premier confident et le premier lecteur de ce livre ? - Lorsque j'ai souhaitĂ© concrĂ©tiser cette idĂ©e, je lui en ai parlĂ©. Bien entendu, s'il s'y Ă©tait opposĂ©, je n'aurais pas poursuivi. Je l'ai soumis Ă sa lecture, mais il n'a pas Ă©tĂ© le premier. - L'ElysĂ©e a-t-il Ă©tĂ© averti de votre dĂ©cision et de la parution imminente de votre livre ? - Personne n'en a Ă©tĂ© informĂ©, sinon le premier ministre. - Votre critique de la cohabitation doit-elle ĂȘtre interprĂ©tĂ©e comme le premier acte public de la candidature de M. Jospin ? - Par sa nature, ce livre ne peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme tel. Il concrĂ©tise de ma part, et de ma part seulement, un Ă©tat d'esprit. La fonction de directeur de cabinet du premier ministre a Ă©tĂ© occupĂ©e par des personnalitĂ©s trĂšs diffĂ©rentes. Elle l'est aujourd'hui par quelqu'un qui se revendique d'abord comme un serviteur de l'Etat. Mais elle comporte des aspects trĂšs politiques, elle entremĂȘle le politique et l'administratif ; elle ne peut se vivre que sur le mode des conseils et des apprĂ©ciations de nature politique, mĂȘme si elle porte aussi sur des rĂ©alitĂ©s administratives. Personne ne saurait douter de l'engagement personnel du directeur du cabinet du premier ministre. C'est prĂ©cisĂ©ment ce rĂŽle qui me permet de m'exprimer aujourd'hui avec une libertĂ© de ton que ne m'autoriseraient pas d'autres fonctions. » Je me sens d'ailleurs en concordance avec une Ă©thique de la fonction publique que j'ai notamment puisĂ©e dans un livre, qui a marquĂ© ma formation, Ă©crit en 1976 par François Bloch-LainĂ©, et dont le titre mĂȘme est une affirmation d'identitĂ© et de responsabilitĂ© Profession fonctionnaire. Si l'obligation de rĂ©serve des fonctionnaires, Ă©crivait-il, Ă©tait une obligation de mutisme, de non-rĂ©action, alors la partie ne serait pas Ă©gale dans la RĂ©publique, parmi ceux qui la servent Ă des titres divers. Je ne parle pas de l'avantage des hommes politiques qui peuvent parler beaucoup. Cette inĂ©galitĂ©-lĂ est peu contestable. Je parle de l'avantage de certaines personnes non Ă©lues et qui se taisent. La partie, donc, serait trop belle pour les hommes, certes discrets, mais autrement abusifs, qui, nantis des moyens Ă eux confiĂ©s par la collectivitĂ©, ne discutent rien pour n'avoir pas d'ennuis... » - Il n'est pas de pire situation pour notre pays qu'un pouvoir exĂ©cutif divisĂ© contre lui-mĂȘme», Ă©crivez-vous. Venant d'un acteur essentiel de la cohabitation depuis quatre ans, on pourra trouver ce jugement tardif... - Au dĂ©part de cette expĂ©rience politique particuliĂšre, j'avais espĂ©rĂ© que la cohabitation que les circonstances avaient imposĂ©e pourrait ĂȘtre l'occasion de compromis utiles pour le pays ; et que certaines rĂ©formes, plus difficiles soit pour la gauche, soit pour la droite, pourraient ĂȘtre acquises en raison, prĂ©cisĂ©ment, du pluralisme obligĂ© de l'exĂ©cutif. Loin de moi d'ailleurs l'idĂ©e de sous-estimer l'ampleur de l'action rĂ©formatrice du gouvernement. Il a rĂ©ussi Ă faire des rĂ©formes trĂšs profondes, institutionnelles et sociales, de la paritĂ© aux 35 heures, du quinquennat aux emplois-jeunes, du pacs Ă la couverture maladie universelle, qui auront fait progresser notre sociĂ©tĂ© malgrĂ© cette situation de cohabitation. Il a fait preuve de volontarisme comme d'une conception exigeante de l'Etat. Et l'Ă©quipe qui m'entoure Ă Matignon peut Ă©prouver quelque fiertĂ© du travail accompli. » Mais parce que je suis au centre de ce systĂšme, j'ai souffert personnellement de la concomitance factice d'une unitĂ© de façade sans cesse minĂ©e, taraudĂ©e, et d'oppositions qui ne me paraissaient pas toujours en conformitĂ© avec les intĂ©rĂȘts gĂ©nĂ©raux du pays. Parce que je me suis beaucoup consacrĂ© Ă ce que je considĂšre comme le service de notre pays, de l'Etat, au-delĂ du gouvernement lui-mĂȘme, l'impression que la France incarnĂ©e dans son exĂ©cutif risquait toujours d'ĂȘtre divisĂ©e contre elle-mĂȘme m'est apparue trĂšs pĂ©nible. - Votre regard sur la cohabitation n'a-t-il pas changĂ© simplement parce que celle-ci est aujourd'hui plus Ă©quilibrĂ©e qu'en 1997 ? - Non, je crois qu'il y a deux facteurs d'explication Ă l'acuitĂ© croissante de cette prise de conscience. L'un est objectif personne ne pouvait ĂȘtre assurĂ© que cette cohabitation durerait cinq ans ; et donc on ne se posait pas, d'emblĂ©e, la question d'une cohabitation au long cours. Notre propension Ă©tait plutĂŽt de rĂ©aliser, dans l'ordre, mais avec un rythme soutenu, les rĂ©formes les plus profondes, dans une pĂ©riode qui restait indĂ©terminĂ©e. L'autre facteur d'explication est plus personnel j'approche du terme de ce chemin extrĂȘmement ardu et tendu, et il me semble que le rĂŽle que j'ai Ă©tĂ© appelĂ© Ă jouer ne serait pas complet s'il restait, dans son contenu, secret. - NĂ©anmoins, en le publiant en octobre 2001 et pas en octobre 2002, vous appelez vos concitoyens Ă ne pas rééditer la cohabitation par leur vote. - Si ce livre se veut aussi - au risque de l'immodestie - un avertissement, c'est parce que je voudrais faire sentir, en effet, Ă mes concitoyens ce que comporte de dĂ©sĂ©quilibres et de risques potentiels une situation qui a Ă©tĂ© gĂ©rĂ©e, somme toute, dans l'honneur et dans la dignitĂ©, lorsqu'il s'agissait des intĂ©rĂȘts primordiaux du pays, mais qui, dans d'autres circonstances, avec d'autres personnalitĂ©s, pourrait connaĂźtre des alĂ©as autrement graves. Donc, si je l'ai Ă©crit, en effet, avant les Ă©chĂ©ances politiques, c'est sans doute pour ne pas avoir Ă me reprocher de ne pas l'avoir dit Ă temps. - Vous n'exonĂ©rez pas votre propre camp l'ElysĂ©e et Matignon, dites-vous, s'investissent parfois dans des rivalitĂ©s et des dĂ©tails accessoires... - Je ne crois pas que mon livre puisse ĂȘtre lu comme une critique de l'attitude d'esprit de Matignon puisque prĂ©cisĂ©ment il insiste sur la collĂ©gialitĂ©, la transparence, la simplicitĂ© et la rigueur avec lesquelles ont Ă©tĂ© gĂ©rĂ©es, sous l'Ă©gide du premier ministre, les affaires de l'Etat. Je souligne d'ailleurs que Matignon n'a jamais Ă©tĂ© Ă l'initiative des polĂ©miques et des controverses. Je dĂ©cris en action une Ă©quipe gouvernementale dont une des forces essentielles tient Ă la qualitĂ© d'ensemble remarquable de ses femmes et de ses hommes. Au-delĂ , je crois que la cohabitation, dans ce qu'elle a de dangereux, de pernicieux, de risquĂ©, est le fruit d'une situation institutionnelle d'autant plus contraignante que son terme n'est pas fixĂ©. Lorsqu'une pĂ©riode est bien dĂ©terminĂ©e Ă l'avance, avec ses sĂ©quences consacrĂ©es Ă la rĂ©forme en profondeur, et d'autres dominĂ©es par le combat politique, alors, le temps de ce combat peut ĂȘtre cantonnĂ©. Dans la pĂ©riode de cohabitation que nous avons vĂ©cue, il pouvait survenir Ă chaque moment. On pouvait se dire Ă tout instant que, profitant de ce qui aurait pu ĂȘtre une phase d'affaiblissement, d'impopularitĂ© relative du gouvernement, le prĂ©sident serait tentĂ© tout naturellement, par une nouvelle dissolution, de rĂ©tablir Ă son avantage une situation qu'il avait compromise. - Vous Ă©crivez aussi Ce qui est admis par les Français n'est pas nĂ©cessairement bon pour la France.» Comment convaincre les Français qu'ils ont tort d'aimer la cohabitation ? - D'abord, il faut se dire que le jugement du corps Ă©lectoral est le bon. C'est une rĂšgle dans la dĂ©mocratie, et il y aurait de la prĂ©somption, et mĂȘme du dĂ©voiement, Ă l'oublier. Je crois en la vertu de l'apprĂ©ciation politique, du dĂ©bat sur nos institutions. Je suis assez frappĂ© du fait que ce dĂ©bat n'est pas trĂšs nourri, depuis quelques annĂ©es, alors qu'en rĂ©alitĂ©, bien des questions qui vont se poser au dĂ©but du nouveau quinquennat, quelle que soit la personne qui en aura la charge, seront des problĂšmes institutionnels. Ce que j'ai tentĂ©, c'est une amorce de pĂ©dagogie de la rĂ©flexion politique et institutionnelle. - Ce que vous dĂ©plorez, au fond, n'est-ce pas surtout le dĂ©clin de la puissance publique que favorise la cohabitation ? - Je montre au contraire que le rĂŽle de l'Etat est trĂšs concrĂštement et fortement ressenti par nos concitoyens, loin d'un discours nĂ©o-libĂ©ral qui fut Ă la mode. Reste qu'il est des rĂ©formes profondes de l'Etat qui sont rendues particuliĂšrement difficiles par l'existence mĂȘme de la cohabitation. Je mentionne des exemples de portĂ©es trĂšs diffĂ©rentes. Je parle notamment des fonds spĂ©ciaux, du cumul des mandats, des retraites ou de la justice. Une rĂ©forme, dans nos sociĂ©tĂ©s qui sont si complexes et fragiles Ă la fois, nĂ©cessite un processus long, cohĂ©rent, sĂ»r et continu dans sa dĂ©marche. Aussi, les contradictions dans le discours public, qui sont le lot de la cohabitation, rendent-elles l'oeuvre de rĂ©forme plus incertaine. D'autant que le prĂ©sident et le SĂ©nat peuvent user de verrous juridiques. - Vous Ă©voquez plusieurs fois vos relations avec Jean-Pierre ChevĂšnement. Elles semblent vous avoir laissĂ© des blessures. - L'essentiel n'est pas ce qui relĂšve des blessures personnelles, mais de l'attitude et de la responsabilitĂ© politiques qui, de fait, traduisent aussi une conception de la RĂ©publique. Certes, je m'exprime sans fard, comme je l'ai fait vis-Ă -vis de lui en tĂȘte Ă tĂȘte. Je pense que la vie politique est faite, pour beaucoup, de relations personnelles, de confiance accordĂ©e, de solidaritĂ© partagĂ©e malgrĂ© les Ă©preuves, et que celles-ci ont achoppĂ© Ă certains moments cruciaux. - La Corse restera-t-elle votre principale Ă©preuve ? - D'autres, peut-ĂȘtre plus redoutables, nous attendent encore. Mais la Corse a en effet Ă©tĂ©, pour moi, la principale Ă©preuve, parce que c'est la seule fois oĂč la calomnie s'est exercĂ©e Ă mon dĂ©triment. Mais celle-ci ne m'a pas entamĂ© pour deux raisons la premiĂšre, c'est que nous savions n'avoir commis aucun manquement, et que je n'avais donc ni interrogation, ni doute lancinant ; la seconde, c'est que j'avais observĂ©, bien avant de prendre mes fonctions, Ă quel point ce genre de risque leur Ă©tait inhĂ©rent ; au bout de quatre ans et demi, j'ai mĂȘme l'impression d'avoir Ă©tĂ© relativement Ă©pargnĂ© par les mises en cause personnelles. - Votre portrait de Dominique de Villepin, le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ElysĂ©e, est sans acrimonie. Une complicitĂ© s'est-elle nouĂ©e entre vous ? - La cohabitation fonctionne sans heurt dans nos relations parce que nous les circonscrivons, d'un commun accord, Ă un cadre limitĂ©, tout d'exĂ©cution, et que nous faisons remonter les problĂšmes conflictuels aux niveaux oĂč ils doivent ĂȘtre traitĂ©s, c'est-Ă -dire ceux du prĂ©sident de la RĂ©publique et du premier ministre. Nous n'avons pas cĂ©dĂ© Ă la tentation de personnaliser et de passionner les conflits qui nĂ©cessairement traversent l'exĂ©cutif. Mais je ne crois pas que l'on puisse parler de complicitĂ©. - Est-ce que les rĂ©vĂ©lations sur le passĂ© trotskiste de M. Jospin vous ont surpris, peinĂ© ou blessĂ© ? Vous ne les Ă©voquez pas dans votre livre. - Je ne l'ai pas fait parce que le passĂ© personnel de Lionel Jospin n'Ă©tait pas au centre de mon propos. Je dirai que je n'ai pas Ă©tĂ© vraiment surpris, parce que je pouvais subodorer que ce passĂ© avait une consistance. Je n'ai nullement Ă©tĂ© choquĂ© ou blessĂ©. D'abord, parce que je ne trouve rien d'indigne dans une expĂ©rience rĂ©volue d'extrĂȘme gauche telle que celle-ci s'est rĂ©vĂ©lĂ©e ; ensuite, parce que je n'ai jamais senti dans la personnalitĂ© de Lionel Jospin de porte-Ă -faux, de dĂ©sĂ©quilibre. Il m'est apparu, Ă la lumiĂšre de son parcours - d'ailleurs essentiellement marquĂ© par son engagement au sein du Parti socialiste - tel qu'il est aujourd'hui construit, structurĂ©, en fonction des Ă©changes, des interrogations et des rĂ©flexions politiques auxquels il a pris part. Je trouve au contraire qu'il y a quelque chose de rassurant dans le fait qu'un homme politique de sa trempe soit arrivĂ© en dĂ©finitive Ă des positions que l'on sent profondĂ©ment siennes, prĂ©cisĂ©ment aprĂšs beaucoup d'annĂ©es de recherche et d'engagement militant. - Vous dites que ce livre ne s'inscrit pas dans un cadre Ă©lectoral, mais il se termine par un appel Ă la candidature de M. Jospin... - Je ne cacherai nullement que j'espĂšre de tout coeur que Lionel Jospin sera candidat... - L'avez-vous convaincu ? Il vous reste de cet article Ă lire. La suite est rĂ©servĂ©e aux abonnĂ©s. Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil Ă la fois Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. DĂ©couvrir les offres multicomptes Parce quâune autre personne ou vous est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil. Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil Ă la fois ordinateur, tĂ©lĂ©phone ou tablette. Comment ne plus voir ce message ? En cliquant sur » et en vous assurant que vous ĂȘtes la seule personne Ă consulter Le Monde avec ce compte. Que se passera-t-il si vous continuez Ă lire ici ? Ce message sâaffichera sur lâautre appareil. Ce dernier restera connectĂ© avec ce compte. Y a-t-il dâautres limites ? Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant dâappareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant Ă des moments diffĂ©rents. Vous ignorez qui est lâautre personne ? Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe. LaFrance contre elle-mĂȘme, enquĂȘte dâun journaliste franco-suisse sur la ligne de dĂ©marcation. Le journaliste franco-suisse RIchard Werly est un observateur attentif des rĂ©alitĂ©s de lâHexagone quâil sillonne depuis huit ans comme correspondant du quotidien Le Temps, avant de rejoindre prochainement le Blick romand. Dans lâessai qu De passage en France au moment des annonces dâEmmanuel Macron, jâai pu recueillir les impressions de mes compatriotes. La colĂšre monte, mais lorsquâelle ne reste pas silencieuse, elle se meut maladroitement, jusquâĂ Ă©pouser sa rĂ©putation de mauvaise conseillĂšre. Les oppositions Ă la politique actuelle existent, mais sont-elles adaptĂ©es? Et surtout, nâest-ce pas un peu tard pour se rĂ©veiller?© f_philippotLâannĂ©e derniĂšre, je faisais le regrettable constat de lâapathie quasi totale des Français face Ă la gestion incohĂ©rente et liberticide de la crise Covid. La comparaison avec la Suisse, habituellement docile et rĂ©signĂ©e, Ă©tait percutante. Aujourdâhui, quâest-ce qui a changĂ©? Les annonces dâEmmanuel Macron sur le pass sanitaire et lâobligation vaccinale pour certains corps de mĂ©tiers ont fait lâeffet dâune goutte dâeau dans le vase de lâacceptation. Le prĂ©sident a rĂ©veillĂ©, Ă son corps dĂ©fendant, lâesprit contestataire qui vĂ©gĂ©tait chez certains Français. DĂ©sormais, ils sont plusieurs centaines de milliers Ă battre rĂ©guliĂšrement le pavĂ© dâun bout Ă lâautre de lâHexagone, pour dĂ©noncer ce quâils sont de plus en plus nombreux Ă considĂ©rer comme une dictature sanitaire. On commence Ă distinguer Ă nouveau lâanticonformisme et la dĂ©fiance constitutifs de ce pays qui sâest illustrĂ©, tout au long de lâhistoire, pour sa propension Ă se rĂ©volter contre le pouvoir Ă©tabli et ses injustices. Les Français ont finalement dĂ©cidĂ© de rejoindre la lutte contre les mesures sanitaires. Les Champs-ElysĂ©es se teintent Ă nouveau de jaune tous les samedis, sur le rythme de la hargne et du ras-le-bol qui montent. DĂ©sormais, il semble clair pour les opposants que le combat, tout comme la crise qui lâa provoquĂ©, nâa plus rien de sanitaire. Il sâagit dâune bataille de raison. Dâhonneur mĂȘme. Car il est difficile pour eux de supporter les mensonges Ă rĂ©pĂ©tition dâun gouvernement qui, par exemple, assurait ne jamais franchir le pas de la vaccination obligatoire, tout en prĂ©parant le terrain dans lâombre. Un pareil tour de force ne sâinventant pas du jour au lendemain. Difficile aussi de voir se rĂ©aliser les prophĂ©ties de ceux quâon aimait Ă taxer de complotistes et Ă qui Macron et consorts sont en train de donner raison. Car, il est vrai, le chef de lâEtat est allĂ© loin. Trop loin. MĂȘme Samia Hurst, vice-prĂ©sidente de la task force suisse, a parlĂ© de dĂ©rive», de disproportion» et de conflit de valeurs» pour qualifier les dĂ©cisions du prĂ©sident. Celles-ci crĂ©ent des discriminations, imposent des dilemmes cartĂ©siens Ă certains fonctionnaires, au risque de les voir quitter le navire, mais surtout, elles achĂšvent de diviser une population dĂ©jĂ passablement dĂ©chirĂ©e. Les dĂ©cisions de Macron, en passe dâĂȘtre entĂ©rinĂ©es Ă lâAssemblĂ©e nationale, agacent dâautant plus quâelles donnent aux Français le sentiment quâon les prend pour des cons. Il eĂ»t mieux valu rendre la vaccination obligatoire pour tous, puisquâon nâest plus Ă un pied de nez aux valeurs de la RĂ©publique â comme Ă celles de la mĂ©decine â prĂšs, plutĂŽt que de donner lâillusion du choix Ă un peuple que lâon a progressivement conditionnĂ© dans une seule et unique direction. Bons et mauvais citoyens Lors de mon passage en France, dĂ©but juillet, jâai pu constater une fracture entre les bons Ă©lĂšves», ceux qui ont la satisfaction dâavoir suivi les consignes et dâen ĂȘtre rĂ©compensĂ©s, et la dĂ©route totale des autres, qui ne sont pas dâaccord avec ce qui se passe, mais ne savent plus comment faire pour y Ă©chapper. LâannĂ©e derniĂšre, le sujet du Covid avait Ă©tĂ© soigneusement Ă©cartĂ© lors des fĂȘtes de NoĂ«l familiales, tant il Ă©tait source potentielle de conflits. Mais ce coup-ci, en confrontant mes proches, jâai senti quâon avait passĂ© un cap. Que, cette fois, tout cela allait trop loin et que mĂȘme les plus modĂ©rĂ©s avaient atteint leur limite. Nous nâallons quand mĂȘme pas changer de pays. Nous ne savons pas quoi faire», mâa confiĂ© une de mes tantes, totalement dĂ©semparĂ©e. Cependant, toute la France n'est pas dans la rue et les opposants restent une minoritĂ©, puisque la propagande gouvernementale et mĂ©diatique a fait son travail avec brio. Parce que la façon la plus efficace de forcer les gens Ă obĂ©ir est de crĂ©er les conditions pour quâils le fassent volontairement. Parce que le cerveau humain est ainsi fait quâil ne peut pas envisager une vĂ©ritĂ© quâil ne serait pas en mesure dâassimiler ou qui remettrait trop profondĂ©ment en question ses certitudes. Quand il est bien plus facile de se dire que notre gouvernement agit dans notre intĂ©rĂȘt, sans biais, et quâil nous faut lui faire confiance. Parce que la plupart des gens nâont pas les ressources nĂ©cessaires Ă remettre les ordres en question, ni mĂȘme Ă sâinterroger. Je prĂ©fĂšre continuer Ă faire ce quâon me dit sans y penser, sinon je finirais par me rendre malade face Ă tant dâincohĂ©rence», me partageait rĂ©cemment un compatriote. Parce que, aussi, les fers de lance de lâopposition sont soit des infrĂ©quentables autoproclamĂ©s, soit dĂ©passĂ©s par la mission dont ils se sont investis. Et si l'on veut dĂ©fendre les valeurs de Rousseau, on doit parfois accepter de s'associer avec ceux qui, en temps normal, nous rebutent. En France, comme en Suisse, l'opposition semble recouvrir une couleur politique bien rĂ©sistance qui part dans tous les sens Pour exemple, lâĂ©mission organisĂ©e par la web tĂ©lĂ© La Une TV, le 24 juillet, promettait de rĂ©unir les figures de proue de la rĂ©volte. Au menu des spĂ©cialistes reconnus dans leur domaine, tels que Christian Perronne, Alexandra Henrion-Caude ou encore Jean-Dominique Michel. Mais Ă©galement des blogeurs, des influenceurs et des personnalitĂ©s controversĂ©es tels que ChloĂ© Frammery et François de Siebenthal. Un mĂ©lange des genres qui perd le public, noie le poisson et, in fine, dessert la cause. Parce que non, les citoyens qui sâinterrogent et remettent en question la stratĂ©gie gouvernementale ne sont pas tous des complotistes. Non, ceux qui hĂ©sitent Ă se faire inoculer un vaccin contre une maladie qui fait 0,05% de lĂ©talitĂ© ne sont pas tous des antivax. Ceux qui descendent dans la rue pour lutter contre lâoppression et exiger que lâon cesse de bafouer leurs droits et leurs libertĂ©s ne se sont pas tous mis Ă faire de sombres comparaisons avec Hitler et la Shoah. Les nombreux experts et mĂ©decins qui tentent de souligner les incohĂ©rences scientifiques auxquelles on nous soumet jour aprĂšs jour ne sont pas tous des illuminĂ©s. Peut-ĂȘtre serait-il temps de cesser de traiter ces gens avec mĂ©pris, de les culpabiliser, de leur imposer une vision des choses qui nâest pas la leur et de leur faire confiance pour prendre soin dâeux-mĂȘmes? Peut-ĂȘtre serait-il temps que les mĂ©dias cessent leur matraquage quotidien et unilatĂ©ral, relayant uniquement les Ă©tudes qui vont dans leur sens, ignorant les autres, tout en faisant passer les vaccinosceptiques pour des abrutis, Ă coup de raccourcis? Il y a un monde en dehors du vaccin Quelques jours aprĂšs les annonces tonitruantes dâEmmanuel Macron, lâInstitut Pasteur a discrĂštement reconnu lâefficacitĂ© de lâIvermectine contre le Covid, aprĂšs des tests sur des hamsters. InterrogĂ© par le Pr François Lemoine, immunologiste Ă lâAP-HP Assisstance Publique - HĂŽpitaux de Paris explique Pour proposer un traitement Ă des humains, il faut faire des essais cliniques avec des humains, en utilisant des comparatifs». Ces essais cliniques auront-ils lieu? Proposera-t-on des solutions moins risquĂ©es pour se sortir de cette situation, ou continuera-t-on sur la voie de la division et de la rĂ©gression en termes dâacquis sociaux pĂ©niblement arrachĂ©s au fil des millĂ©naires? Vu les rĂ©centes dĂ©clarations dâOlivier VĂ©ran, selon qui la prochaine vague sera de la faute des jeunes qui refusent de se faire injecter le vaccin dâun virus dont ils ne souffrent pas, lâapaisement est encore loin. Emmanuel Macron et ses ministres semblent lâavoir bien intĂ©grĂ©, il faut diviser pour mieux rĂ©gner». Il revient dĂ©sormais au peuple de prendre, ou non, son destin en main.Elleest composĂ©e dâacteurs largement favorables Ă lâapplication de mesures sanitaires strictes et trĂšs mobilisĂ©s contre la dĂ©sinformation en ligne et la complosphĂšre dans ce contexte spĂ©cifique. Cet investissement les amĂšne parfois Ă amplifier de maniĂšre involontaire et contre-productive certaines sources de dĂ©sinformation en voulant les dĂ©noncer.